5 choses à ne pas faire en entretien vidéo
La présélection de candidats via la vidéo est une vraie tendance dans les entreprises. Mais attention, côté candidat, ce type d’entretien ne s’improvise pas. Voici cinq astuces qui vous aideront à décrocher un job.
L’entretien vidéo différé intervient dans les phases de présélection des candidats. Pour les recruteurs, c’est un gain de temps et d’énergie certain. Du côté des candidats, c’est un confort, mais surtout la garantie d’être entendus et vus tels qu’ils sont. Les qualités humaines et les soft skills, difficilement identifiables sur un CV ou sur une lettre de motivation, passent alors au premier plan.
Malgré un succès croissant, ce mode de recrutement n’est pas encore un terrain de jeu familier pour de nombreux talents. La perspective de s’adresser à une caméra, et de répondre en vidéo à des questions dans un temps limité, peut être source d’appréhension. Rien d’étonnant à cela : la nouveauté plaît, mais s’apprivoise souvent dans un mélange d’enthousiasme et de circonspection. Du reste, comme tout exercice, l’entretien vidéo se prépare. Et comme tout exercice, il récompense le travail et l’engagement. Il y a, bien sûr, des attitudes et des idées à proscrire, d’autres à adopter. Petit tour d’horizon en cinq étapes.
L’entretien vidéo différé, c’est une faveur faite aux candidats qui témoigne d’emblée de l’ouverture et de la culture de l’entreprise qui l’utilise. On n’a pas toujours dans ce domaine la chance de jouer à domicile… L’entretien vidéo permet ainsi de choisir l’endroit, le moment et l’appareil (tablette, ordinateur, smartphone). C’est un luxe et un confort, qu’il convient de ne pas gâcher par manque de préparation, excès de stress ou désinvolture. Les meilleurs candidats sont précisément ceux qui paraissent dans la pleine possession de leurs moyens : souriants, détendus, pertinents, concentrés. Bref, contents d’être là.
Ne pas se laisser envahir par le stress
Ne soyez pas stressé. Du moins, pas plus qu’il ne le faut. L’enjeu est sans doute important, mais il faut se garder de dramatiser un exercice qui demande avant tout de la concentration et de la sérénité. Il faut y voir l’occasion de se montrer tel que l’on est, l’opportunité de faire valoir autre chose qu’une formation ou une expérience.
Ne pas laisser au hasard ce qu’on peut maîtriser
Ne pas négliger le cadre et l’environnement est tout aussi important. Les candidats ne sont certes pas chefs opérateurs, mais il faut prendre le temps de trouver le bon endroit (son lit n’en est pas un), le bon angle et le bon éclairage (pas de fenêtre derrière soi à cause du contre-jour). Il faut se mettre en lumière au sens propre comme au figuré : éviter aussi, donc, les lieux sombres, exigus, et penser au fond. La photo XXL en maillot de bain des dernières vacances aux Seychelles n’est pas de bon ton. Le lieu propice à l’exercice est sobre et simple. Surtout, c’est un lieu où l’on est certain de ne pas être dérangé, de ne pas entendre d’autres bruits (musique, sonnerie, aboiements, cris d’enfants) que le doux son de votre voix. Rien ne doit nuire à la clarté des réponses, ni à la concentration. Le cadre ne doit pas desservir le candidat, au contraire. Enfin, une tenue adaptée, soignée, est évidemment souhaitable, mais est-il besoin de le rappeler ?
Ne pas y aller au talent
Ne pas savoir à qui l’on s’adresse n’est assurément pas le meilleur moyen de briller. Les questions auxquelles les candidats doivent répondre ont été préparées par le ou les recruteurs de l’entreprise concernée. Or, quand on aspire à travailler pour une organisation, la moindre des choses est de se renseigner sur celle-ci. La qualité et la pertinence des réponses attendues dépend pour une grande part de ces informations, qui sont disponibles, accessibles en deux clics (site web ou site carrière de l’entreprise, Welcome to the Jungle, réseaux professionnels…).
Cette démarche préliminaire est d’ailleurs tout sauf ingrate : elle permet de mieux connaître les attentes et la culture de son employeur potentiel, et aide à préparer ses réponses sans s’en rendre compte. Se préparer suppose en effet entraînement, rigueur et méthode face à l’exercice. Les meilleures plateformes ont prévu une question d’entraînement à laquelle on peut s’essayer autant de fois que souhaité afin de se familiariser avec l’outil, avec le chronomètre, et de vérifier que le cadre choisi est opportun. L’entretien vidéo dure une vingtaine de minutes en moyenne, ce qui paraît court, mais demande du souffle et de l’endurance. À cet égard encore, l’entraînement ne peut être que bénéfique.
Ne pas tomber dans l’Actors Studio
Ne pas surjouer le candidat en entretien peut paraître une autre évidence, mais la caméra tente parfois les acteurs qui s’ignorent. Il ne s’agit pas de jouer un rôle, mais d’être soi-même : les recruteurs veulent connaître les candidats dans le plus simple appareil de leurs motivations.
Il ne faut pas chuchoter non plus et soigner la diction, éviter surtout de lire des notes ou de réciter un texte appris. L’entretien vidéo n’est pas un concours d’éloquence et les recruteurs sont bienveillants : ils ont conscience des difficultés de l’exercice. Le mieux est de s’exprimer simplement, distinctement, de peser ses mots, et de profiter pour cela des 30 secondes de préparation qui précèdent chaque réponse. La théâtralité, donc, non merci ; mais la clarté dans l’expression (et le sourire), oui, plutôt deux fois qu’une. On a le droit de bafouiller, de buter sur un mot, de chercher le terme adéquat ; ce n’est pas grave (au besoin, reformulez votre réponse). Il n’est pas interdit non plus de souffler quelques secondes pour se recentrer. C’est humain. Et l’humain, les recruteurs aiment ça. Vos failles peuvent être vos alliées.
Ne pas chercher d’expédients
Enfin, ne trichez pas. Cela tombe sous le sens. Mieux vaut prévenir. Deux rappels importants, donc : faire appel à une doublure est une très mauvaise idée. L’entretien est évidemment visionné, regardé, scruté par de vrais recruteurs qu’il faudra rencontrer une fois la phase de présélection réussie. À moins d’avoir un jumeau génial et disponible (et quand bien même), l’imposture ne fera pas long feu. Pour les mêmes raisons, il n’est pas conseillé de tenter un passage sur Google pour répondre à une question : cela se voit et discrédite.
On est en droit, bien sûr, de ne pas tout savoir, de se montrer moins performant sur une question donnée : mais on est tenu à l’honnêteté. C’est encore mieux, pour soi et pour autrui, si l’on s’y tient à tous égards – pirater le réseau Internet du voisin est une autre idée à proscrire (assurez-vous tout de même que votre connexion wifi est suffisante). Bref, être honnête et rester soi-même est encore le plus sûr moyen de convaincre en entretien.